lundi 6 octobre 2014

L'AUSTRALIE : Avancer sur la route.


L'AUSTRALIE : Avancer sur la route.


   L'Australie : un grand pays qui fait rêver bien du monde. Et quand je dis grand, c'est GRAND ! Mais Grand comme c'est pas possible d'imaginer ! En superficie, la France pourrait rentrer 14 fois sur l’île australienne ! Et ici, tout est plus énorme : les rues, les distances entre les villes, les camions, les fermes et les tracteurs, les poitrines des filles... 
   Comme je n'avais pas trop de temps et que l'Australie est un pays cher (pas fait pour un auvergnat comme moi), j'ai décidé de faire seulement un road-trip : Avancer sur la route pour rejoindre la ville de Sydney.
   Au programme donc : arrivée à Darwin au Nord-Est ; prendre la direction de l'Est pour rejoindre Cairnes (2930 kilomètres) ; puis descendre plein Sud vers Sydney (2945 kilomètres). C'est rien, juste 6000 kilomètres en 15 jours ! Faisons comme Jack Kerouac : filons sur la route ! 

Pas tout proche le premier Mac Do ! 


La vie de backpacker entre Darwin et Carines :

Avec Tibaut le français et Mario l'allemand en partant du Northern Territory.
   Le mot « backpacker » signifie littéralement « celui qui a un sac sur le dos ». Et bien l'Australie est le pays des backpackers. Ici, tout déplacement à l'intérieur du pays prend des heures voir des jours ! Les villes sont séparées par des centaines de kilomètres. Le backpacker a son sac à dos mais a aussi sa voiture avec le strict nécessaire pour vivre. Ainsi il peut parcourir les distances qu'il souhaite lorsqu'il n'est plus heureux dans une ville, et essayer de trouver son bonheur ailleurs.
La vue depuis l'intérieur d'Angy, le 4x4 de Mario. 
   Comment reconnaître un backpacker (BP) en Australie ? Première chose, il a les pieds sales. En effet, comme il fait chaud, le backpacker est toujours en tong et avec la poussière australienne, les orteils sont rarement propres. En fait, c'est généralement tout le corps et les vêtements du BP qui sont sales car après plusieurs jours en voiture, sans douche et avec la transpiration, l'hygiène n'est pas au top. Autre caractéristique du BP, le mâle porte très souvent la barbe (à noter que certaines femelles arborent parfois cette particularité...). Le BP étranger (non natif d'Australie) fait très souvent des blagues en prenant un accent australien pour parler... ce qui fait mourir de rire tous les autres BP étrangers.
A l'horizon, rien de neuf...
   La journée du BP est simple : se lever, manger, rouler pendant des heures, manger, dormir.
3 aventuriers au réveil après une nuit sous la tente et leur fidèle destrier.
   Le BP de base étant jeune est sans le sous, le repas est souvent frugal par mesure d'économie. Le petit déjeuner se compose d'un café et de pain de mie. Le déjeuner de midi, c'est une boite de thon sur du pain de mie (à noter que le pain de mie avec la chaleur prend assez rapidement de la moisissure ce qui donne un goût différent au sandwich...). Durant ses longs trajets, le BP grignote des boites de céréales pour le petit déjeuner, pas très énergétique mais au moins il a quelque chose dans la bouche ! Le soir, c'est le moment tant attendu de la pasta party ! Un gros paquet de spaghetti avec de la sauce bolognaise le tout arrosé d'une grosse quantité de canette bière. Ainsi le BP va se coucher heureux de sa journée.
Attention, kangourou femelle...
... et kangourou mâle !
   Que voit le BP durant ses longues journées de conduite ? La platitude infinie du territoire australien ! Rien ou presque durant des heures et des heures. Le BP est tellement seul dans ces immensités que lorsqu'il croise un autre BP qui arrive en voiture en face sur la route, il lui fait un signe de la main, par pitié certainement ! Souvent la route est décorée du cadavre pourrissant d'un malheureux kangourou ayant rencontré le pare-chocs d'une autre voiture de BP. Ce cadavre est généralement accompagné de corbeaux voir d'aigles se délectant de la viande fraîche mais qui parfois se transforment aussi en cadavre lorsqu'ils ne décollent pas assez vite pour éviter les voitures fonçant sur les routes australienne. Le kangourou est un cadavre le jour mais un ennemi la nuit car il peut surgir à tout moment sur le chemin du BP et endommager gravement son moyen de transport. Mais il y a pire pour la voiture du BP, des ennemis mortels : la vache et le chameau. De ce fait, dès le coucher de soleil, le BP essaye de trouver un endroit pour dormir et passer la nuit à l'abri de tous ces dangereux animaux. Mais dans cette lutte impitoyable entre le pare-chocs et l'animal, le plus fort, c'est le Road-Train ! Le Road-Train est un camion énorme de plusieurs tonnes suivi de 3 remorques ce qui peut donner une longueur totale de 53 mètres. Il traverse l'Australie pour transporter ses marchandises à travers le pays en un minimum de temps, en faisant le minimum d'escales. Ce camion est tellement massif que même les terribles chameaux ne l’arrêtent pas et sont inévitablement transformés en crêpe pour décorer la chaussée.

Mais qu'est-ce qui est passé par la tête de ce kangourou ? 
Un Road-Train, pardi ! 

   Le BP vit souvent dans une tente et parfois dans sa voiture. Et en Australie, les journées sont aussi chaudes que les nuits peuvent être fraîches. Ainsi, le corps du BP est soumis à des températures extrêmes. Pas facile de dormir sous une tente et se réveiller avec 6°C ! Il est important de savoir que les jeunes BP sont souvent des jeunes étrangers venus en Australie pour découvrir le pays et accessoirement travailler pour gagner 3 sous et les dépenser pour acheter de quoi vivre (de la bière essentiellement). La vie de BP est un art de vivre en Australie et beaucoup d'Australiens se déplacent aussi à travers le pays, mais ils n'ont pas les mêmes moyens. Ils ont des 4x4 surpuissants et des caravanes tout confort. Mais ils s'entendent bien avec les jeunes étrangers et s'entraident pour partager une bière de temps à autre.

Quelques paysages australiens sur les routes du nord :

L'Australie aussi a des plages paradisiaques. 
Petite chute d'eau.
Thibaut en pleine méditation face à Jésus : qui sera le plus fort ?
Zen.
Petite chute d'eau : 268 mètres.
Y en a meme qui disent qu'ils l'ont vu voler....

Faire du stop entre Cairnes et Sydney : 


   De toute ma vie je me suis essayé rarement au stop. En Australie, les australiens et les autres automobilistes sont très sympa et j'ai avancé à la vitesse de l'éclair sur la cote Est. 5 jours de stop : 2500 kilomètres ! C'est quoi le record du monde ?
Grosse journée en perspective après une nuit pluvieuse sous la tente.
   Durant ce périple, j'ai rencontré : 

- Jo, le jeune australien qui m'a transporté durant 2 jours dans son 4x4. Il m'a laissé conduire durant seulement une heure et j'ai trouvé le moyen de crever un pneu.

- Un colombien qui vit en Australie et qui m'a fait faire 10 kilomètres en plus. 
- Un néo-zélandais qui m'a fait traverser une zone en travaux sur... 500 mètres.
- Deux jeunes italiens qui descendaient au sud pour chercher 1 kilo de cannabis ! Bien sympa, ils m'ont fait faire 600 kilomètres en un jour.
Je veux fumer de l'herbe de qualité, traverser l'Australie en fumant un tarpé ! 
- Un polonais qui rejoignait son travail.
- Un premier australien pour faire 80 kilomètres.
- Un prêtre qui allait dans sa paroisse.
- Ensuite j'ai fais 3 heures de marche avec mon sac à dos de 28 kilos ! Galère.
- Un écossais professeur chargé d'étudier la vie sous-marine qui écoutait AC-DC dans sa voiture.
Rock'n roll attitude !
- Un autre australien pour une dizaine de kilomètres.
- Un indou, Roger (!) pour 30 minutes de trajet.
- Graeme, un routier australien sympa, dans son camion toupie qui m'a reconduit jusqu'à Sydney soit plus de 600 kilomètres.
Les routiers sont sympas avec Graeme. N'EN A PLUS du béton...
   Bref un sacré chemin en peu de temps, durant lequel je n'ai rien vu de l'Australie mais ponctué de belles rencontres.
J'ai vu peu de kangourous en Australie, vivant du moins.

   Dans la ville de Sydney, j'ai eu droit à une représentation dans le plus bel et célèbre opéra du monde : l'opéra de Sydney avec ses formes de coquillage. J'ai assisté à "RIGOLETTO", une oeuvre de Verdi. Cela ne vous dit certainement rien mais un morceau est célèbre en France car c'est la musique utilisée pour la pub TV du jambon d'Aost ! Ben voilà, vous voyez bien que vous connaissez !

L'opéra de Sydney sous une pluie nocturne.
Salle de spectacle (pas la plus grande).
   Les australiens sont très fiers de leurs ancêtres : non pas les aborigènes, les premiers colons qui sont arrivés sur cette terre hostile. Des plaques commémoratives sont apposées un peu partout et des fouilles archéologiques sont entreprises pour mettre à jour des "trésors" datant d'à peine 2 siècles !

Découvertes archéologiques ! Ma grand-mère utilise des assiettes plus vieilles tous les jours.
   Enfin mon petit séjour à Sydney m'a permis de revoir une de mes connaissance de cette année : Chris l'australien sympa avec qui j'ai fait le trek des Annapurnas au Népal. Toujours aussi souriant, nous avons passé deux journées géniales ensemble. Je pense que j'ai tout de même préféré la Pavlova (dessert à base de meringue et de fruit) de sa mère à la visite du zoo de Sydney sous la pluie. Merci Chris !
Pavlova !
Photos en vrac et panneaux :

Opéra de Sydney sous un autre angle.
Le pont sur la baie de Sydney.
La baie de Sydney, ses 2 monuments et moi.
Koala humide du zoo de Sydney.
Attention koala !

Quand je vous disais que la route est dangereuse en Australie.

Pas sympa les crocos australiens !

Celui qui a nommé cette voiture n'a jamais fait les foins en Haute-Loire.

Deux sourires pour finir !

1 commentaire:

  1. Encore merci de nous avoir fait voyager et rêver pendant une année ... C était magnifique !
    Bon courage pour la suite , nous pensons bien à toi ...
    Bonne route

    RépondreSupprimer