mardi 8 avril 2014

LE CAMBODGE : chaud mais beau, mais vraiment trop chaud.



   Je suis rentré un peu rapidement dans ce pays et j'en sors un peu rapidement et avec des regrets de partir si vite. C'est un beau pays qui mérite le détour, la population est réellement accueillante et souriante. Par certain aspect, le Cambodge m'a rappelé Madagascar : le sourire des gens, les routes en mauvais état, la pauvreté, l'ingéniosité des gens pour s'en sortir, les rizières, la pollution. Le seul réel défaut ici, c'est le soleil, non pas qu'il soit absent bien au contraire, il cogne trop fort toute la journée. Les températures avoisinant les 40°C et la chaleur humide et étouffante m'ont fait fuir vers la Thaïlande plus vite que prévu. Tous les touristes suaient à partir de 10 heures du matin. Mais cela ne m'a pas empêché de découvrir des lieux magnifiques. Je suis rentré par la frontière à l’extrême sud ouest avec la Thaïlande puis j'ai visité les villes de Kampot, Kep, Phnom Penh, Siem Reap et Battambang.

De Kampot à la capitale Phnom Penh :


   Quelle est la façon la plus simple de rentrer dans un pays ? A pied ! C'était une expérience nouvelle pour moi d’être déposé par un bus à la fin d'une route, de donner mon passeport à la douane pour enregistrer la sortie du territoire, de marcher durant 200 mètres dans le no mans land entre 2 pays, puis d’être enregistré à nouveau avec le passeport comme justificatif dans un nouveau pays. Le plus étonnant c'est que je n'avais aucune idée du lieu où je me trouvais précisément sur la carte du monde : je n'avais ni guide de voyage, ni carte du Cambodge sur moi.

   La ville de Kampot est mondialement connue pour sa spécialité : le poivre. Qu'il soit noir, rouge ou blanc, il est reconnu comme étant le meilleur et vous le trouvez souvent en Europe sur les tables des grands restaurants. Le poivre va toujours de paire avec le sel et Kampot possède aussi des marais salants pour la récolte de la fleur de sel.  

   A proximité de la ville, une des excursions les plus courante, c'est le massif du Bokor, une montagne surplombant le littoral avec des chutes d'eau et des immeubles abandonnés dont un ancien casino. Un conseil : hormis si vous cherchez la fraîcheur, n'y allez pas au mois de mars. Les chutes d'eau sont à sec, la ville abandonnée a été rachetée par les chinois qui ont construit un casino moderne et rénové l'ancien, et le jour où j'y suis allé le ciel était nuageux donc pas de vue sur le littoral !


   Après la petite déception du Bokor, j'ai loué une moto pour me rendre dans la cité balnéaire de Kep. J'ai été charmé par le calme de cette ville et la baie. Il y a une seule petite plage mais c'est suffisant pour oublier la chaleur de l'après midi et faire partir la poussière accumulée sur la peau lors du trajet en moto. Des circuits de randonnée ont été balisé dans une colline boisée. La vue sur la baie de Kep y est idéale, c'est une petite jungle ombragée à proximité de la ville. Kep est également célèbre pour son marché au crabe qui a lieu tous les jours. Ici, les crabes sont bleus, les marchandes les stockent dans des paniers en osier plongés dans la mer. Si vous souhaitez en déguster un spécimen, vous le choisissez directement : c'est du direct producteur au consommateur. Votre estomac se régalera aussi de brochettes de calamars et de tous les produits frais de la mer qui sont cuits sur place au barbecue : un délice pour les papilles.


   La capitale Phnom Penh est une ville assez calme, il n'y a pas beaucoup de circulation par rapport aux autres capitales asiatiques. J'y ai visité dans le même quartier le Royal Palace, la pagode d'argent (dont le sol est recouvert de dalles d'argents de 1 kilo, malheureusement invisibles, puisque recouvertes d'une moquette rouge) et le musée national des arts khmers.


   Ce musée m'a ouvert l'appétit vis à vis des merveilles qui m'attendaient sur le site d'Angkor. Les sculptures sont réalisées avec finesse et je suis resté bouche bée devant une dalle en grès haute de 2 mètres sur laquelle sont gravés des poèmes khmers. Cette dalle est vieille de 10 siècles mais les gravures semblent avoir été réalisées hier.

   Après les visites, pour trouver un peu de fraîcheur, j'ai traversé l’île de la Soie située sur le Mékong. Il n'y a aucune voiture, des arbres fruitiers de toutes sortes bordent les chemins (bananiers, manguiers, papayers et jacquiers) et les enfants rentrant de l'école font des sourires accompagnés d'un chaleureux « hello ».



   Le Cambodge est malheureusement célèbre pour le génocide perpétré par les Khmers Rouges dans les années 70. Entre 2 et 3 millions de personnes ont été massacrées soit ¼ de la population. Un des lieux les plus tristement connu de cette époque est le camp S-21, une école qui a servi de camp de détention. Les pires atrocités ont été commises dans ces lieux, des personnes innocentes torturées de façon horrible, des exécutions par dizaine. Un vrai cauchemar de voir ce qui a été commis dans ces salles, très difficile de déambuler sur ce sol qui a vu couler autant de sang. C'est un pan de cette histoire que je souhaitais voir même si cela m'a mis le moral dans les chaussettes. La nature humaine est parfois immonde.   



La cité d'Angkor : 


   Je vais mettre peu de texte et beaucoup de photos pour que vos yeux se régalent autant que les miens se sont régalés durant 3 jours.

   Aux environs de l'an 1000, pendant que nous faisions la cathédrale du Puy et la chapelle Saint Michel d'Aiguilhe, les khmers empilaient les pierres des temples d'Angkor. Quel acharnement mais quel chef d’œuvre. Ils ne connaissaient pas la technique de la clef de voûte, donc toutes les pierres sont posées les unes sur les autres, en équilibre. Et tout ça pour aboutir au plus grand édifice religieux au monde.



   Pour ma première visite de ce lieu classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, j'ai choisi la technique « à la barbare ». Je suis arrivé par bus de nuit à 4h30 du matin, j'ai décidé de ne pas dormir et d'enfourcher directement un vélo pour faire les visites de façon indépendante. Et pour être bien fatigué le soir, j'ai fait le grand tour d'une longueur de 24 kilomètres. Le soleil n'était pas levé que déjà mon corps était moite de sueur.




















   J'ai eu des bonnes idées pour éviter au maximum les touristes : 1/ Partir très tôt le matin. 2/ Faire le grand tour en vélo en commençant par la droite, c'est à dire par des temples plus petits pour finir par les plus majestueux. 3/ Manger vers 10h30 pour pouvoir visiter les temples vides entre 12h et 14h puisque les touristes mangent. Ainsi je me suis retrouvé seul dans les 2 premiers temples puis dans le temple central du Bayon ainsi que dans quelques petits temples isolés. J'ai fait tous les temples principaux ce premier jour, sans trop courir, pour découvrir le site. La température devait être bien au dessus de 40°C, même pas une petite brise pour se rafraîchir, plus de 4 litres d'eau engloutis, 13 heures d'excursion au total, une journée de repos le lendemain pour récupérer mais quel spectacle.



















   Pour le second jour à Angkor, j'étais accompagné par Guillaume, un québécois. Nous avons décidé de louer les services d'un touk-touk pour la journée afin de visiter quelques sites plus éloignés et faire encore une grosse journée de 13 heures. Le lever de soleil en ce mois de mars n'est pas très spectaculaire car c'est la saison sèche. Nous l'avons attendu dans le plus grand des temples, Angkor Wat. Une fois la foule contentée par la lumière céleste à 6h du matin, tout le monde part déjeuner. C'est ce moment qu'il faut choisir pour rentrer dans le temple encore désert. C'est le plus grand, mais pour moi pas forcément le plus beau des temples. Au centre se dresse un édifice un peu plus haut que les autres. L’être humain est ainsi fait qu'il veut toujours voir ce qui se passe plus haut, ce qui nous vient certainement de nos ancêtres chimpanzés. Mais, pour faire cette petite grimpette, il fallait donner 5 dollars au gardien. Soupçonnant que ces 5 dollars étaient plutôt « officieux » et qu'ils finiraient dans la poche du gardien, j'ai donc dis à Guillaume de ne rien payer et de me suivre. Nous avons contourné l'édifice pour échapper au regard du cambodgien et nous avons escaladé un escalier un peu plus loin en ignorant le panneau « Ne pas escalader ». Derrière moi un accent québécois lançait des « Maudit français, on va se faire mettre dehors ». Une fois en haut, nous avons joué un peu à cache-cache avec un autre gardien, mais il s'est avéré qu'il n'y avait pas à payer les 5 dollars de bakchich.







   Après avoir visité le Banteay Srei (le Lady Temple) et le Banteay Samre qui sont magnifiques mais à quelques kilomètres du site principal, nous avons voulu finir la journée dans le temple de Preah Khan. C'est un labyrinthe où on se perd un peu entre les couloirs et les pièces effondrées. Il est encore assez en état puisque la jungle l'entoure. Nous sommes restés au sommet d'un tas de pierre en équilibre pendant presque 2 heures, regardant les derniers touristes défiler, les écureuils jouer et les perruches se rassembler dans les arbres au coucher de soleil. Nous avons « relaxé » comme dit Guillaume. Une fois que la lumière du jour a commencé à fléchir, nous avons pris la direction de la sortie vers 17h45. A la porte du temple, nous avons trouvé le gardien assez inquiet car il ne nous avait pas trouvé lors de sa ronde finale, le temple fermant à 17h.


   Pour le troisième et dernier jour de visite, j'ai choisi à nouveau le vélo comme mode de déplacement car c'est celui qui offre le plus de liberté. Comme j'avais fait les temples les plus importants, j'ai décidé de revoir encore une fois les 2 plus beaux pour moi : la Bayon et le Preah Khan. Puis j'ai pris les chemins de traverse, les petites allées et les petits sentiers entre les temples. Ceci m'a permis d'éviter la foule des touristes, en particulier les chinois toujours très bruyants et les groupes de français de plus de 70 ans qui arrivent à survivre dans cette fournaise ! Angkor regorge de petits endroits isolés où il fait bon se reposer une petite demi-heure pour admirer les détails des bas reliefs, le travail de la pierre ou imaginer les efforts colossaux qu'il a fallu déployer pour bâtir tout cela. Après une dernière journée à nouveau de 13 heures, j'ai pris le chemin du retour avec Guillaume en discutant de toutes ces merveilles que nous avons admirées durant ces 3 jours.  




La vie cambodgienne.


   Je voulais voir des villages de plus près, rencontrer des locaux, essayer de trouver des personnes âgées qui avaient appris le français durant la colonisation ; le soleil et la chaleur m'ont découragé. Difficile de sortir le matin, impossible l'après midi. J'avais prévu de faire une randonnée en VTT d'une durée de 3 jours sur les rives du Mékong dans la région de Kratie mais je me voyais mal pédaler sous le soleil par 40°C. Dommage pour les rencontres avec les cambodgiens et avec les dauphins du Mékong. J'ai bien vu une vieille, elle m'a envoyé chez un vieux qui m'a donné une poignée de clous rouillés (seuls les expert de la série Kaamelott comprendront cette phrase).

   Une seule journée j'ai réussi à visiter la campagne cambodgienne, c'était dans les environs de la ville de Battambang. En compagnie de Laura, une jeune espagnole, nous avons loué un scooter pour sortir des sentiers battus. Le matin nous avons suivi la moisson du riz dans la campagne. C'est un peu différent des lentilles vellaves mais la technique est la même : une moissonneuse récolte le riz qui est mis en sac puis transporté dans le village. La moissonneuse est bien plus petite que celle des Chauchat et elle est équipée de chenilles pour pouvoir avancer dans les rizières marécageuses. Elles font toutes ça, c'est leur défaut...



   L'après-midi, à force de circuler au milieu des chemins terreux, nous sommes parvenus dans des petits villages isolés. Comme partout ailleurs au Cambodge, les enfants lançaient des « hello ». Chaque fois j’arrêtais le scooter pour leur faire un signe, les prendre en photo, échanger simplement quelques gestes, sourires et deux mots en anglais. Lorsqu'il y avait des mamies qui vendaient des « trucs » non identifiés à manger, je leur acheté le truc en question, histoire d'en connaître le goût : c'était tout le temps bon. Nous avons assisté à des parties d'échec et de pétanque très acharnées. Un après-midi très sympa !



   Manger dans les marchés est aussi une façon agréable de découvrir la vie locale. Que ce soit pour le petit déjeuner ou le reste de la journée, j'essaye de manger local. De plus, le marché est toujours très économique. Les petites mamies me regardent d'un œil étonné au début (car les touristes ne sont pas si nombreux à manger directement dans les marchés) mais si je reviens plusieurs fois, elles ont le sourire et parfois poussent la chansonnette. Cela permet de découvrir des plats originaux comme le rat au barbecue ou encore un drôle de dessert visqueux composé de gélatine multicolore, de glace pillée, de lait concentré et d'autres choses inconnues. Un régal que je conseillais à tous les touristes passant par là et qui généralement était très apprécié.  



PHOTOS EN VRAC :

Les Bouddhas du Cambodge.

Sortie des chauves-souries de Battambang.

L'école du cirque à Battambang.

Les couleurs des marchés au Cambodge :









Encore des photos :
Dans la campagne.


Couleurs et peintures locales.




Le footing du soir à Phnom Penh

La DDE fait une pause ici aussi.


Leçon de cuisine khmer à Battambang.


Après les guerres, il y a toujours des victimes ici.


Temple du Cambodge (pour comparer avec les autres pays).

Une petite partie de sepak taraw ?


Un sourire pour finir.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Que de belles photos d'un pays que j'adore et qui me manque beaucoup car j'y suis né...
    Merci.

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