mercredi 30 avril 2014

LA THAÏLANDE en 3 étapes.


LA THAÏLANDE EN 3 ÉTAPES : 

 Depuis mon arrivée en Asie du Sud-Est début février, la Thaïlande et sa capitale Bangkok sont devenus le point central et de départ de mes excursions dans les autres pays. J'y suis d'abord arrivé pour récupérer le visa pour la Birmanie à l'ambassade. En revenant de Birmanie, j'y suis repassé pour rejoindre le sable et les cocotiers de l’île de Kho-Kut. Puis en rentrant du Cambodge, j'avais des démarches à faire auprès d'une compagnie aérienne dans Bangkok et je m'en suis éloigné pour visiter deux sites touristiques. Et ce n'est pas fini car l'avantage avec Bangkok, c'est que ses aéroports permettent de rejoindre de nombreuses destinations à des coûts réduits. Lors de ces 3 séjours, je n'ai vu qu'une petite partie de la Thaïlande mais cela m'a permis d'apprécier la culture, la diversité des paysages et la cuisine.

Bangkok :




   Bangkok n'est pas une ville, c'est un monstre : 12 millions d'habitants, il faut faire des dizaines de kilomètres avant d'en sortir, les autoroutes se croisent sur 2 ou 3 niveaux... Pourtant le centre ville où se retrouvent tous les monuments historiques et les touristes fait oublier ce gigantisme même si l'agitation est constante. La rue des routards (les back-packer's, en anglais ceux qui ont un sac sur le dos), c'est Khao San Road avec ses restaurants, hôtels, bars, bouffes de rue, magasins de contrefaçon et de souvenirs, boites de nuit, prostituées et dealers (ces deux derniers sont moins visibles car la police a fait quelques interventions musclées).

Repas de Khao San Road


   Dans Bangkok, il est très facile de se déplacer. Il est possible d'utiliser les touk-touks, les vélos type Vélib pour les courageux, les moto-taxis pour les candidats au suicide, les taxis, les bus, un métro aérien, le TBS ultra-moderne et ultra-climatisé. Moi j'ai souvent utilisé le bateau-taxi car pas cher (15 baths soit moins de 50 centimes) et il me permettait de rejoindre rapidement tous les lieux où je souhaitais me rendre. Et puis c'est assez agréable de laisser le bruit et la pollution des routes pour la fraîcheur du fleuve.

Sur le fleuve en bateau


   Les lieux à visiter proches du centre ville sont le Wat Phra Kaew, le Grand Palais et le Wat Pho. Sur le site du Wat Phra Kaew et du Grand Palais se trouvent de nombreux bâtiments religieux sacrés et en particulier une pagode abritant le Bouddha de jade, une des images les plus sacrées du bouddhisme (interdiction de prendre des photos de cette statut). Si vous souhaitez trouver un lieu plus calme, loin de l'agitation de la ville, je vous conseille le Wat Pho qui est à deux pas du Grand Palais. Un grand Bouddha couché et recouvert d'or, long de 18 mètres en est l'attraction principale et les petits jardins qui l'entourent sont frais, agréables et parfaits pour une sieste durant l'après midi. Les plus courageux pourront s'essayer à la méditation.


   Comme j'avais un peu de temps, j'ai parcouru les étages du Siam Center et du MBK, deux centres commerciaux ultra-moderne où les consommateurs se croisent sur plus de 6 étages. On peut aussi bien y acheter une Rolex contrefaite pour 30 euros ou la dernière des Rolls-Royces. A voir selon vos moyens.
Les escaliers des étages du Siam Center.


QUELQUES PHOTOS DE BANGKOK.



Pantalon ridicule.


Dans le Wat Phra Kaew.





Le grand Bouddha couché et les autres Bouddhas du Wat Pho.






Toujours la DDE en train de déjeuner.

A la plage : L’île de Kho-Kut.




   Après les 19 jours passés en Birmanie, mon collègue Jean-François et moi souhaitions un peu de calme et c'est sur l’île de Knock-out que nous l'avons trouvé. Loin des gros complexes touristiques, des plages thaïlandaises telles de Kho Lanta ou Kho Samui, Kho-Kut est encore préservée du tourisme de masse. Les plages sont bien sûr paradisiaques : palmiers, sable blanc et eau turquoise à une température trop haute pour être mentionnée ici.


   Et lorsqu'on a des eaux sublimes pour se baigner, où pensez-vous qu'on va faire trempette ? Dans une cascade dans la jungle ! Nous avons profité des plages bien sur, mais nous sommes souvent retournés à l'intérieur de l’île où une petite cascade permettait de se rafraîchir car l'eau y était bien moins chaude qu'à la mer. En plus, une corde au bout d'un arbre permettait de s'exercer au plongeon acrobatique.


   Autres activités à faire à Kho-Kut : visiter le village des pêcheurs situé au sud et y déguster un poisson fraîchement sorti de l'eau ; une plongée masque-tuba pas très intéressante car les spots de plongée n'était pas des plus extraordinaires ; louer un scooter et visiter toutes les plages de l’île à son rythme. Nous avons également passé une bonne heure à tester toutes les techniques imaginables pour décrocher une noix de coco. Nous nous sommes escrimé mais ni le lancé de rocher, ni le jet de bambou n'ont permis de décrocher une seule de ces maudites cocos.
Sur la plage abandonnée...


... sacs poubelles et des déchets.

JF marche sur l'eau ! Vivement qu'il multiplie le vin !


Des allemands ou des français, qui boit le plus de bière ?


Robinson sur son île.

Au nord de Bangkok : Ayutthaya et le parc national de Khao Yai :


   Après le retour anticipé du Cambodge pour cause de températures excessives, il me restait encore 6 jours avant mon départ pour la prochaine étape. J'ai donc décidé de visiter des lieux proches de Bangkok pour ne pas avoir à passer trop de temps dans les transports en commun. Par chance, 2 sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO correspondaient à mes attentes. Lors de ces excursions, j'étais accompagné par Kenta Suzuki, 21 ans, japonais comme son nom l'indique, qui lui aussi est en plein tour du monde.

   Le ville d'Ayutthaya fut notre première étape. Elle est connue pour ses temples anciens dédiés à Bouddha. Ces temples sont en briques rouges et s'étendent sur plusieurs hectares. Ce qui est dommage, c'est qu'ils sont en général très endommagés voir parfois détruits, les bouddhas sont souvent décapités et tous ces temples sont au beau milieu de la ville et des voies de circulation. Nous étions bien loin du calme de Bagan ou d'Angkor. Le Watt Chaiwatthanaram est à voir en particulier pour le coucher de soleil.



   Après Ayutthaya et comme nous nous entendions bien, mon nippon et moi avons continué notre bout de route ensemble jusqu'au Parc Naturel National de Khao Yai. Nous n'avions que le téléphone portable de Kenta pour nous orienter vers ce parc et quelques informations trouvées sur le net mais aucun livre ou guide. On s'est débrouillé et on a fait confiance à la chance (et un peu aux thaïlandais aussi).
Les éléphants dressés d'Ayutthaya.

   En arrivant à la gare de Pak Chong, on savait qu'on avait encore 30 kilomètres à faire avant d'arriver dans la jungle. On a réussi à dégoter une espèce de bétaillère qui sert de bus local mais elle nous a laissé à l'entrée du parc car c'était son terminus. On a donc payé notre droit d'entrée, demandé où loger pas cher et comment y aller. Réponse : « le moins cher c'est le camping et vous pouvez y aller en faisant du stop ». Le camping, j'étais au courant et Kenta était heureux car il n'avais jamais dormi dans une tente. Mais pour le stop, je voyais l'affaire mal engagée : qui prendra deux pingouins avec sac à dos dans la jungle ? Et tout ça par une chaleur à crever ! Et bien j'avais tort, en moins de 5 minutes un pick-up nous a chargés dans sa benne. Bon OK, le chauffeur roulait à tombeau ouvert mais on est arrivé en entier au quartier général des gardes forestiers, au centre du parc. Après avoir glané quelques informations sur les randonnées, nous avons refait du stop et trouvé un camping pour passer la nuit.
Kenta dans la benne du pick-up.

   Je suis allé à Kao Yai car c'est un lieu où l'on peut voir facilement des animaux en liberté et en particulier des éléphants d'Asie sauvages (il paraît même qu'il y a des tigres). Autant dire que malgré la vitesse du Fangio thaïlandais, à peine rentré dans la parc j'ouvrais grand les yeux pour distinguer un gros truc gris. Dans le camping, nous sommes accueillis par des cerfs et des biches qui broutent tranquillement. On monte la tente au plus grand plaisir de Kenta qui ne cesse de faire des « Rhooo » ou des « Ohooo », onomatopées totalement japonaises. Comme nous avons encore quelques minutes devant nous, on part randonner : on voit des dizaines de cerfs et biches thaïs, quelques macaques, des coqs sauvages, des toucans, un chevreuil local. Le tout en moins de 2 heures.
Troupeau de cerfs.

   Au camping, on croise un allemand qui nous raconte que durant l'après midi il a réussi à voir un crocodile et un éléphant. Quel chanceux ! Il nous propose de sortir de nuit sur un petit sentier pour faire un « safari de nuit ». On demande tout de même l'autorisation au gardien, par politesse, qui refuse en nous expliquant que c'est très dangereux, qu'il peut y avoir un tigre, qu'on peut se faire attaquer... Dommage...
Un coq sauvage : je ne pensais pas que ça existait.

   Dix minutes plus tard, un japonais, un allemand et un français se trouvent au milieu du parc avec simplement des lampes de poches. Nous avons marché environ une heure sur un petit sentier, on a vu des cerfs par dizaine dont certains à moins de 10 mètre. Mais pas d'éléphants, ni de tigres.
Bande de macaques, donnez moi un bébé singe, il sera FORMIDABLE.

   Kenta a été ravi par sa première nuit sous une tente même si les multiples bruits de la jungle l'ont parfois réveillé : pas facile d’être reniflé par un animal duquel on est séparé par un simple bout de tissu. On se réveille de bonne heure pour partir en randonnée et on mange des chips et des nouilles lyophilisées. Il n'y a pas de restaurant ou de vendeur ambulant dans le parc, nous sommes obligés d'acheter du tout prêt et de le stocker dans la tente. On part faire une grosse boucle de 10 kilomètres dont 5 dans la jungle. Je vais faire le guide pour Kenta qui ne semble pas habitué à la nature (c'est vrai qu'il habite Tokyo). Je ne sais pas si c'est l'instinct ou les habitudes séneujolaises qui reviennent mais j'arrive parfaitement à me diriger malgré un balisage parcimonial. Je distingue assez bien les animaux ce qui ravi le japonais : des gros milles pattes, des lézards, des oiseaux, une espèce de faisan bleu marine, un chat au pelage de panthère...

   Lors d'une pause, je fais un signe à Kenta de ne plus faire de bruit : un groupe de 4 gibbons vient valser au dessus de nos têtes. Avec leurs longs bras, ils passent de branche en branche, nous faisons chauffer les appareils photo et les « Rhooo » nippons s’intensifient.
Un des 4 gibbons.

   Après une sieste réparatrice sous la tente, nous repartons en direction du secteur balisé où l'allemand a vu le crocodile et l'éléphant. Mais nous n'avons pas la même chance, nous ne voyons aucun animal de l'après-midi, peut être du fait des pas lourdaud de Kenta qui fait plus de bruit qu'un troupeau de bisons. Au moins aucun risque de se trouver nez à nez avec un cobra royal qui doit être parti bien avant notre arrivée. En plus j’abîme sérieusement mon appareil photo en arrachant un bout du boîtier.
Un beau spécimen de varan.

On voit tout de même la chute d'eau qui a servi pour le tournage du film « La Plage » avec Léonardo Di Caprio, Guillaume Canet et Virgine Ledoyen. Mais on s'est fait rattraper par l'heure, on doit être rentré avant la nuit car ce soir on a réservé un 4x4 pour un « night safari » officiel. Nous accélérons le pas qui se transforme presque une course et nous arrivons dans la pénombre juste à l'heure mais trempés de sueur après une bonne heure de marche forcée. On compte bien prendre 5 minutes de repos dans la tente. Mais là c'est l'horreur, un vrai carnage : nous avons subit une attaque de macaques ! Le haut vent de la tente est défonce, le tissu de la porte éventré, les paquets de nourriture vides jonchent le sol. Les salauds, ils ont senti la bouffe même emballée. Plus rien à manger et on va dormir les pieds à l'air libre.
Un porc-épic dans le camping.

   Devant ce spectacle, le chauffeur du 4x4 qui vient d'arriver nous propose de nous conduire dans un petit restaurant à la frontière du parc avant de faire le safari. On accepte avec plaisir après avoir arrangé ce qui était arrangeable. Un poulet épicé vient nous réconforter de notre triste après-midi. Kenta et moi discutons un peu avec le chauffeur en mangeant. Soudain il se lève et crie « Éléphant, éléphant ! ». Nos deux chaises volent tant on se lève à la vitesse de l'éclair. Sur la petite route à 5 mètres derrière nous passe tranquillement un gros mâle, sans faire de bruit. La scène dure 10 secondes, dans la nuit mais on a tout de même le temps de voir sa haute stature et de prendre une photo. Génial ! Trop heureux !
C'est bien un éléphant de dos.

   Lors du safari on en verra un autre mais très loin. Et dire que sans l'attaque des macaques nous ne serions pas venus dans ce petit restaurant. A chaque chose mauvaise succède un chose heureuse, la vie est ainsi !
Un sourire pour finir.


1 commentaire:

  1. Merci Vincent de prendre d écrire et ainsi de nous permettre de suivre ta merveilleuse aventure à l'autre bout du monde ... Nous sommes fans !
    Bises

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