Au
départ, l'idée était de repasser à Madagascar. Pour donner un peu
plus de relief à mon séjour, mais aussi pour retrouver des
habitudes de voyageur, j'ai décidé de donner un coup main dans un
lieu que je connaissais déjà.
Le Centre, c'est le grand bâtiment A droite vous pouvez voir les cuisines (avec 4 cheminées). Ma chambre est dans le petit bâtiment en brique rouge au milieu (volet rouge fermé).
La vie au Centre social APAEA-Tsinjoanjara d'Antsirabe :
L'APAEA (Association pour le Parrainage et l'Aide de l'Enfant à l'Adulte) est une association ponote, gérée par Mme BARNAUD à Mons. Cette
association a permis d'aider les enfants de la ville d'Antsirabe à
Madagascar. L'aide se fait dans un premier temps par la distribution
d'environ 500 repas tous les jours d'école aux enfants des quartiers
les plus pauvres de la ville. Pour cela une cantine fonctionne du
lundi au vendredi dans le Centre APAEA. Ce repas est souvent le seul
de la journée des petits malagasys. En tout, 650 enfants sont inscrits au Centre.
Outre le repas de midi, le Centre accueille également une cinquantaine d'enfants n'étant jamais allés à l'école pour leur apprendre les rudiments : lire, écrire, compter. Il s'agit de la classe d'alphabétisation. Deux enseignantes sont chargées de ces enfants. Pour les jeunes filles plus âgées de 15 à 20 ans, le Centre met en place une école ménagère en 2 années. Ainsi, ces jeunes filles peuvent faire des petits travaux (broderie, cuisine, ménage, garde d'enfants...) et gagner leur vie après l'apprentissage. Il y a 60 jeunes filles sur 2 niveaux qui obtiennent un diplôme reconnu au bout de leurs efforts.
Outre le repas de midi, le Centre accueille également une cinquantaine d'enfants n'étant jamais allés à l'école pour leur apprendre les rudiments : lire, écrire, compter. Il s'agit de la classe d'alphabétisation. Deux enseignantes sont chargées de ces enfants. Pour les jeunes filles plus âgées de 15 à 20 ans, le Centre met en place une école ménagère en 2 années. Ainsi, ces jeunes filles peuvent faire des petits travaux (broderie, cuisine, ménage, garde d'enfants...) et gagner leur vie après l'apprentissage. Il y a 60 jeunes filles sur 2 niveaux qui obtiennent un diplôme reconnu au bout de leurs efforts.
Tous les jours, ils sont des dizaines à attendre patiemment pour s'inscrire puis pour manger une assiette de riz accompagnée de feuilles de bredes (sorte d'épinards), de haricots, de pois ou un peu de mais. Tout un petit monde s'active dans les cuisines.
Pendant ce temps dans la cantine, pas le temps de laisser refroidir ! Derrière, il y a du monde qui attend pour prendre la place. Alors que l'on soit petit ou grand il faut finir l'assiette jusqu'au dernier grain de riz !
Pendant ce temps dans la cantine, pas le temps de laisser refroidir ! Derrière, il y a du monde qui attend pour prendre la place. Alors que l'on soit petit ou grand il faut finir l'assiette jusqu'au dernier grain de riz !
L'aide
ne s’arrête pas là. Certains élèves du quartier sont suivi et
sont aidés dans leurs études au collège et aussi au lycée. Le
financement des études est un réel problème pour les jeunes
malgaches car le coût annuel est souvent très important pour chaque
élève. Une bonne partie des jeunes arrive au Bac mais très peu
arrivent à financer la faculté ou les autres études supérieures.
En
cas de coup dur, l'APAEA est aussi là pour financer et aider les
personnes dans le besoin. Par exemple une opération ou un traitement
médical sont souvent hors de prix : imaginez qu'en France il
n'y ai pas de Sécurité sociale ! Les familles les plus pauvres
ne peuvent pas avoir un budget aussi important. Dans ce cas elles se
tournent vers l'APAEA qui est là pour faire l'avance.
Au
Centre, il y a aussi un bâtiment avec 3 chambres pour les jeunes
sans famille. Ils sont une petite dizaine à partager le lieu.
Généralement ils sont encore en train de suivre des études. Si ce
n'est pas le cas, ils donnent un coup de main au Centre pour le
nettoyage ou encore la préparation du repas de midi.
C'est un jardin extraordinaire : il y a des courgettes, des chouchettes et des bredes (quezaquo : cherches sur le web), des bananiers, des orangers, des tomates, des pieds de verveine (très important ça voir indispensable pour un vellave), des avocatiers, de la consoude, du manioc, un élevage de cochon, des poulets... Tout cela pour le Centre ou pour financer les repas.
Toute
ce petit monde gravite autour d'une équipe. La directrice est sœur
Yvonne, le sous directeur Haja, les comptables Nicole et Noro, sœur
Noro donne un coup de main, les bricoleurs sont Joseph, Edgard et
Georges, Léon fait les sculptures, les profs de français, de
broderie, les cuisinières....
Pour
avoir tous les détails de l'APAEA et peut être participé à cette
action, vous pouvez regarder le site Internet :
www.msa-auvergne.fr ... euh
non ce sont les vieilles habitudes du boulot qui remontent. C'est apaea.jean.paul.barnaud.over-blog.fr/. Ce site est un peu dépassé car il est vieux de 7 ans, mais il est en cours de mise à jour.
J'ai
une mission principale ici : Madame BARNAUD m'a demandé de retrouvé
tous les parrainés malgaches, de prendre des nouvelles, des photos
et de transmettre tout cela en France aux parrains. C'est très
important car sans les parrains, pas de financement et donc pas de
Centre à Madagascar. De plus, certains parrains participent depuis
le début de l'aventure (en 2002) et les nouvelles des parrainés
sont parfois rares. Il y a environ une cinquantaine de parrainés,
que ce soit des famille, des enfants ou des jeunes au lycée. La plus
grande partie habitent le village d'Ampatana dans la banlieue
d'Antsirabe, à proximité du Centre. Ce quartier avait été ravagé
par des pluies torrentielles au début des années 2000. C'est ainsi
que Madame BARNAUD a décidé de débuter son aide. Ampatana est le quartier des tireurs de pousse-pousse qui sont des personnes très pauvres (et qui sont, en plus, concurrencés par les bus mis en place par la municipalité). Les situations
sont très différentes pour les parrainés et certains s'en sortent
mieux que d'autres. La vie est très dur ici et le moindre grain de
sable (maladie, mort d'un zébu, matériel cassé ou volé...) peut
venir ruiné des années d'effort.
Hormis
ces recherches, je participe à la vie de tous les jours au Centre.
Je donne un coup de main à droit à gauche, je touche à tout. J'ai
aidé à construire une cabane pour stocker du matériel, je
participe à la distribution de la nourriture le midi, je donne des
cours de français (!! je ne vais pas ressortir mes notes du collège
!!), je fais faire du sport ou du coloriage en alphabétisation,
j'aide un peu en informatique... Bref, je ne m'ennuie pas.
En classe d'alphabétisation lors de la distribution de vêtements pour Noel.
Le
week-end, lorsque les enfants ne sont pas là, je prend plus de
liberté. Je peux visiter les environs de la ville, faire un tour au
marché aux zébus, monter au lac Andraikiba ou répondre aux
nombreuses invitations qui me sont faites. Mais ce que j'aime bien ,
c'est partager la culture culinaire. Tous les soirs de la semaine, je
mange avec sœur Yvonne et la petite cuisinière Soa. Alors une fois
par semaine, je cuisine un plat plus européen, ça nous change du
riz et des fruits. La première fois, c'était un gratin dauphinois,
pas mauvais. Après j'ai réussi une mousse au chocolat :
c'était la première fois que Soa y goûtait ! Elle a dit que
c'était « Tsara be ! » c'est à dire très bon. Un
civet est aussi prévu au menu mais c'est à moi de tuer le lapin...
Pour le repas de Noël où nous serons 15, je suis affecté à la
préparation de la mousse au chocolat, du gâteau, de la glace à la mangue et de la pizza
européenne (qui sera mis en concurrence avec la pizza malgache). Je
vous donnerez le résultat de ce terrible duel.
Rino, mon aide en cuisine en train de déguster les desserts de Noel : Glace à la mangue, gâteau à l'ananas et mousse au chocolat. Victoire de la pizza malgache dans le choc des pizzas : ils ne sont pas habitués au jambon-fromage ici.
En
temps que professeur de français, autant casser les codes. Je ne
sais pas et je n'ai jamais appris à donner un cours, alors
j'improvise. Pas question de s'endormir avec une lecture ou des
exercices de français avec grammaire et orthographe. Ce que veulent
les filles de la couture, c'est entendre parler français et
connaître notre vie à l'occidental. Alors nous échangeons sur
plein de sujets tout au long des 90 minutes du cours. Elles posent
les questions, si possible en français, je répond en partant sur
tous les sujets possibles. Nous passons de la tour Eiffel à la
culture des patates, de la Joconde aux autoroutes. C'est très sympa
mais il ne faut pas qu'elle soient timides car sinon ça ne
fonctionne pas ! Moi pour mieux me faire comprendre, je fais des
grands gestes, j'essaye de m'amuser et des les amuser en même temps.
Pour m'aider, j'utilise parfois des images dans des livres. Par
exemple, nous étions en train de regarder un photo de Buzz ALDRINE
sur la Lune et je leur explique comment le 21 juillet 1969 avec Neil
ARMSTONG, ils ont marché sur la Lune(toutes les filles n'étaient
pas au courant). Je tourne la page du livre et une nouvelle photo
m'inspire une question : « Vous savez ce qu'ils ont trouvé
sur la Lune ? » Pas de réponse, mais mon sourire les
intrigue un peu. « Et bien tournez la page et vous verrez ! »
Elles tournent la page et toutes me lancent des regards apeurés.
Même la prof madame Minou ne comprend pas. Je ne pensais pas que la
tête d'ET de Spielberg leur face un tel effet.
LA VIE MALGACHE A ANTSIRABE :
Comment se passe la vie ici ?
ATTENTION : IL NE FAUT JAMAIS OUBLIER UNE CHOSE : 8 malgaches sur 10 vivent avec moins de 1 euros par jour. Le salaire mensuel moyen est donc de 30 euros ! Même si les prix sont plus bas pour certaines choses, ce n'est pas le cas pour tout (par exemple les médicaments sont aussi chers qu'en France).
Les photos sont peut être belles, les anecdotes sympas, mais ce n'est pas tous les jours rose pour ceux qui vivent ici. Rien que mes baskets et mon appareil photo représentent le salaire d'une année ! Il y aura toujours un regard différent pour le vazaha (l'étranger, le blanc...). Moi j'essaye d’être au plus proche d'eux, dire un ou deux petits mots en malgache... J'ai toujours mon chapeau malgache en raphia vissé sur la tête et cela leur fait plus plaisir qu'une simple casquette, enfin il me semble. La misère et la pauvreté sont parfois extrêmes. Pas facile de voir les gamins hauts comme 3 pommes faire la manche dans les marchés avec dans le dos un plus petit encore. Je devais en parler, c'est fait, je mettrai peut être des photos plus loin.
Ce qui est vraiment pratique à Madagascar, c'est que beaucoup de monde comprend le français et quelques personnes le parlent très bien : merci la colonisation pour cela. Lorsqu'il faut faire quelque chose, il y a toujours quelqu'un au Centre pour me traduire. Dans la rue, c'est pareil, aucun problème pour se faire comprendre.
ATTENTION : IL NE FAUT JAMAIS OUBLIER UNE CHOSE : 8 malgaches sur 10 vivent avec moins de 1 euros par jour. Le salaire mensuel moyen est donc de 30 euros ! Même si les prix sont plus bas pour certaines choses, ce n'est pas le cas pour tout (par exemple les médicaments sont aussi chers qu'en France).
Les photos sont peut être belles, les anecdotes sympas, mais ce n'est pas tous les jours rose pour ceux qui vivent ici. Rien que mes baskets et mon appareil photo représentent le salaire d'une année ! Il y aura toujours un regard différent pour le vazaha (l'étranger, le blanc...). Moi j'essaye d’être au plus proche d'eux, dire un ou deux petits mots en malgache... J'ai toujours mon chapeau malgache en raphia vissé sur la tête et cela leur fait plus plaisir qu'une simple casquette, enfin il me semble. La misère et la pauvreté sont parfois extrêmes. Pas facile de voir les gamins hauts comme 3 pommes faire la manche dans les marchés avec dans le dos un plus petit encore. Je devais en parler, c'est fait, je mettrai peut être des photos plus loin.
Ce qui est vraiment pratique à Madagascar, c'est que beaucoup de monde comprend le français et quelques personnes le parlent très bien : merci la colonisation pour cela. Lorsqu'il faut faire quelque chose, il y a toujours quelqu'un au Centre pour me traduire. Dans la rue, c'est pareil, aucun problème pour se faire comprendre.
La
rue justement, parlons en un peu. Imaginez qu'en France chaque
personne ayant une maison donnant sur la rue ouvre un petite
boutique ! Tout au long du trottoir, on peut acheter des fruits,
des beignets de légume ou de banane, des piles et des jouets, des
recharges de téléphone mobile, du riz : tout pour bricoler ou
se nourrir. C'est très pratique et pour les malgaches, c'est une
source de revenu même si le bénéfice doit être maigre à la fin
de la journée car la concurrence est rude tout au long de la rue
(même si les prix sont souvent identiques). Sur la route, il faut
zigzaguer entre les piétons (comme le trottoir est encombré par les
boutiques), les vélos, les tireurs de pousse-pousse, les bus, les
charrettes, les kings (touk-touk à 3 roues), les voitures et les
trous dans la chaussée. Bref ça donne quelque chose difficile à
retranscrire sur les photos. Mais tout ce monde cohabite bien et il y
a rarement des accrochages. Si vous voulez savoir, il va falloir
venir vérifier par vous même !
Actuellement,
c'est la saison des pluies. C'est à dire qu'il fait un magnifique
soleil et chaud le matin (environ 20°) puis vraiment très chaud à
midi, le ciel se couvre de nuages et généralement un orage éclate
vers 4 h. Si c'est au loin, la température redevient agréable, si
c'est sur Antsirabe mieux vaut prendre un parapluie ou un Kway.
Ce
qui est bien avec la saison des pluies, c'est qu'il s'agit aussi de la
saison des mangues et des litchis. Pauvre français qui ne
connaît pas le goût sucré et merveilleux des mangues fraîches :
attention de ne pas en abuser tout de même : l'autre jour
j'en ai mangé 4 dans la soirée et mon estomac a eu du mal à
supporter l'apport de sucre ! Quand aux litchis... comment vous
dire... les meilleurs qui arrivent en France sont les moins
bons d'ici. Un kilo se vend 400 ariarys en pleine saison, soit 14
centimes. Autant vous dire que j'en profite un maximum !
Moi, ma barbe et mon chapeau accompagnés d'un apalbé (un fruit au parfum divin : un fruit du jacquier en français). Quand le fruit doit tomber de l'arbre, tu te le prends sur la courge, c'est direction l’hôpital le plus proche !
Une
chose sur la vie malgache : elle commence très tôt. Normal,
ici on vit avec le soleil ! Donc réveil à 5 heure pour
les flemmards avec un grosse matinée jusqu'à midi. Et
généralement on se couche au plus tard vers 21 heure. En fait,
c'est un super rythme car au moins la journée est très bien
remplie. Et puis comme les gens n'ont pas d'électricité donc pas de
lumière (ou lorsqu'il y en a les coupures sont assez fréquentes),
vivre avec le soleil est l'idéal.
J'ai eu un sentiment de déception en arrivant le 4 décembre. Je vous ai dit plus haut
que j'ai déjà fait un séjour ici en mars 2010. Et bien depuis, il
me semble que la pauvreté et la pollution se sont accentuées Je
vois de plus en plus de grosses voiture européennes et des 4x4
flambant neufs. Mais à coté, la population pauvre est toujours sans
rien, les familles s'entassent à plusieurs générations dans des
pauvres cabanes de brique. Il y a vraiment des
situations hallucinantes. J'ai vu une famille de parrainés
vivre à 10 dans 8 mètres carrés : pas facile pour vivre et dormir
!
Si
un animal est important pour les malgaches, c'est le zébu. Non
seulement il permet de labourer les parcelles de riz ou encore de
tirer les charrettes dans la vie de tous les jours mais en plus il a
un caractère sacré. Il est symbole de richesse, de prestige et de
puissance pour son propriétaire. Parfois, lors de certaines
cérémonies, un zébu est sacrifié comme une offrande. Depuis
quelques années, les vols organisés de zébus se multiplient et sont
parfois très violents. Les paysans essayent de défendre leur
cheptel mais aucune aide n'arrive de l'état et comment voulez vous
lutter contre des kalachnikovs ? Le zébu est également une
très bonne viande digne des charolaises de Haute-Loire (peut être
pas le fin gras du Mézenc). Un bon steak de zébu, c'est un régal.
Ici, la
moyenne d'âge est de seulement 21 ans, la moitié de la population
est constituée d'enfants et d'adolescents. C'est parfois
impressionnant comme par exemple le jour où j'ai assisté à un
baptême. Ce n'est pas du tout comme en France, on ne baptise pas un
seul enfant, on fait un tir groupé dans l'église avec 150 enfants,
vous ajoutez les parents, parrains et marraines, la grande église
est déjà à moitié pleine. Les curés font des signes de croix sur
les fronts à la chaîne et les mamelons sortent des corsages à chaque fois qu'une petite bouche crie famine.
Dans les
écoles, les classes sont surchargées, (pour ceux qui y vont) il est
normal de voir des classes d'au moins 50 élèves. Le niveau scolaire
est assez bon car les jeunes sont nombreux à avoir le Bac et à
aller à l'université. Reste que, pour la suite, les places sont
chères, peu d'emploi et corruption nécessaire pour l'obtention d'un
poste. Pour l'instant, sans stabilité politique, les jeunes se
trouvent sans emploi.
Tout ce monde, ce sont les parents et les bébés pour les baptêmes Pas mal !
Presque
tous les matins, je me réveille au son des hurlements de cochons qui
se font saigner. Il doit y avoir des abattoirs dans le secteur. Ceci
explique un manège qui se déroule chaque matin : la livraison
des bouchers. Les demi-carcasses de porc et les quarts de zébu sont
livrés en pousse-pousse ou bien avec charrettes dans chaque
boutique. Le boucher se met immédiatement au travail en découpant
sa viande à la vue de tout le monde et en particulier des chiens
errants qui espèrent qu'un bout tombe à terre. La viande est ainsi
relativement fraîche même si elle reste toute la journée exposée
dans la rue.
Devant la boucherie.
Lorsqu'on
se déplace dans la région d'Antsirabe qui s'appelle les
Hautes-Terres, l'habitat des campagnes est très caractéristique. Le
seul matériau de construction c'est la brique. Traditionnellement
les toits sont en chaume de riz mais désormais il arrive qu'ils
soient en taule ondulée, si le village n'est pas trop inaccessible.
Le rez-de-chaussée permet de stocker du fourrage pour les bêtes.
Les chambres et cuisines sont à l'étage. Les barrières du petit
balcon sont sculptées de façon décorative. En ville, les maison des plus pauvres sont de simples cabanes.
L'ensemble de la famille dort dans la pièce unique qui sert de
cuisine et de chambre. Si la maison a deux étages comme à la
campagne, le haut peut être loué à une autre famille ou réservé
aux enfants qui y vivent lorsqu'ils ont fondé une famille.
La petite maison dans la prairie malgache.
Ici les
légendes n'existent pas, les rumeurs non plus : tout est réel.
Avec notre esprit cartésien d'occidental, ce n'est pas facile à
comprendre et je n'ai pas de photo mais je vais essayé de vous
expliquer. Par exemple les voleurs : lorsqu'ils sont repérés ou
lorsqu'ils sont poursuivis, se transforment en chien pour passer
inaperçus. Ben oui ! c'est plus simple que de fuir ou que de se
cacher.
Il existe
plein de monstres étranges dont il faut se méfier. Par exemple,
dans certaines forêts, une sorte de bête se place au dessus de vous
si vous faites la sieste, elle lâche une première feuille qui vous
tombe dessus, puis une seconde. Si par malheur la troisième feuille
vous touche, vous mourrez.
Dans la
région de la capitale, des sortes d'ogres sont encore monnaie
courante. Ils sortent uniquement la nuit, sont un peu plus grands que
des hommes mais beaucoup plus poilus. On appelle ça des bibioules.
Il parait que c'est le Président de la République (rien de moins)
qui les tient en cage et qui les libère quand ils ont faim. Mais ça, c'est juste les "on dit".
Et puis
il y a toutes les morts inexpliquées mais
pour lesquelles les organes ont été prélevés sur le cadavre (!).
Par exemple, les prélèvements des cerveaux sont très courants ici
(je ne sais pas, par contre, si la greffe n'est pas rejetée...).
J'ai essayé d'expliquer que la médecine n'arrivait pas encore à
faire les greffes de cerveau (j'ai donné comme exemple Ribery), que
les monstres difformes ne sont pas encore répertoriés pas la
science (sauf Ribery), mais j'ai senti qu'il ne fallait pas insister
car cela semble les contrarier.
Ne riez
pas trop car les personnes qui m'ont donné toutes ces histoires sont
très éduquées et ont une bonne culture. Mais bon, c'est peut être
moi qui suis dans l'erreur sur tout ça, qu'est-ce que vous en
pensez ?
L'HISTOIRE DE COURGETTE LA GENISSE :
Les
malgaches ont énormément de façon et d'outils pour se déplacer.
Commençons par la plus simple : les jambes. Oui effectivement,
au départ elles servent à ça. Certains étudiants ou marchands
font plus de 20 kilomètres le matin et rentent chez eux le soir !
Les vélos
sont couramment utilisés mais aussi extrêmement usés. Les vieux
modèles sont des Atlas et doivent peser un quintal. Les modèles les
plus récents sont des BMW, des Shimanos... contrefaçons chinoises
et de qualité totalement chinoise puisqu'ils arrivent à casser même
neufs. Vous pouvez vous déplacer en pousse-pousse pour quelques
ariarys ou leur faire transporter des meubles ou vos provisions. Mais
désormais les pousse-pousses sont concurrencés pas des bus locaux
qui quadrillent la ville d'Antsirabe. Ils sont très fréquents
(toutes les 5 à 10 minutes) et vraiment pas chers (10 centimes la
course).
Il n'est pas beau mon taxi-brousse ?
Pour se
déplacer entre les villes, il y a les taxis-brousse. Mais là, c'est
toute une histoire. Le
taxi-brousse part une fois qu'il a fait le plein de passagers
(minimum 14, maximum inconnu mais j'ai déjà vu 27 « sardines »)
et plein de bagages (sacs de charbon de bois, sacs de ciment,
poulets...). Une fois lancé (généralement très en retard)... ben
non, le taxi-brousse s’arrête dans chaque village ou au moindre
geste d'un habitant sur la route pour voir si un service n'est pas
nécessaire ou bien si rien d'autre ne peut être chargé (bien qu'il
n'y ait déjà plus de place). Les chauffeurs sont parfois très
fatigués par des longues journées, ils roulent le plus vite
possible, les fourgonnettes sont surchargées, les pneus et la
mécanique bien fatigués... Tout ceci donne réellement du charme au
voyage en taxi-brousse même si c'est long, très long... mais pas
cher. Si vous venez à Madagascar, il est obligatoire de le tester
(de toute façon si vous voyagez façon sac à dos, vous n'aurez pas
le choix). Entre les petits villages isolés reliés par des chemins
en piteux état, il existe le même système avec soit des camions
bondés, soit des vieux breaks qui ne serviraient même pas de cabane
à poule en France.
Mon taxi-brousse et celui-ci faisaient une petite course. On a perdu mais le chargement de ce Mazda a eu de la chance d'arriver à bon port. Vous pouvez voir l'état de la Route Nationale 7 vers Fianarantsoa (c'est la route principale de Madagascar, autant dire leur autoroute). Ce n'est plus une route par endroit mais des dizaines de trous avec parfois des morceaux de goudron qui marquent le chemin à suivre vers le Sud du pays.
Il existe une chose
spéciale dans les taxi-brousses que j'ai nommé le jeu du CSR. On ne
peut comprendre le CSR sans savoir que les malgaches prennent très
peu souvent le taxi-brousse car le prix (bien que modeste) est une
contrainte importante pour eux. Et les malgaches qui ne sont pas
habitués à faire de la voiture vivent 2 situations : soit la
route est droite et ils dorment ; soit la route est sinueuse et
ils jouent au CSR.
Donc le CRS commence par
des virages. Au bout d'un moment, du fond du taxi, on entend le C :
« Chauffeur ! » qui est immédiatement suivit du S
« Sachet ! ». Le pilote de l'engin envoie les plus
vite possible une poignée de petits sacs plastiques dans la
direction des sièges arrière. Et là, par un phénomène totalement
surnaturel et encore inexpliqué par la science, les petits sachets
se mettent à se remplir de riz au doux sons guttural de
« Raoul !!!». Le petit déjeuner ainsi que le repas de la
veille se trouvent désormais dans le fameux sachet. Et ce jeux se
joue rarement seul car lorsqu'un malgache commence, ses compatriotes
du taxi l'imitent. Le jeux prend fin lorsque les petits sachets
s'envolent par les fenêtres pour allé s'écraser aux pieds des
malgaches qui marchent le long des routes et qui n'ont pas osé
prendre le taxi-brousse.
L'HISTOIRE DE COURGETTE LA GENISSE :
Attention, cette démarches est totalement personnelle et n'est pas
faite dans le cadre de l'APAEA.
L'histoire
de Courgette ne peut être comprise que si on connaît
le ZOB, Zébu Overseas Board http://www.zob-madagascar.org/.
Il s'agit d'une ONG qui propose moyennant la somme de 200 euros la
location-vente d'un zébu à un paysan malgache. Le paysan n'a pas à
faire l'avance mais rembourse le prêt en 3 ans. Le préteur retrouve
son argent en venant le récupérer directement à Madagascar et peut
rencontrer son zébu.
COURGETTE
Lors du
dernier repas avec les collègues de boulot (MSA), ils m'ont offert
une cagnotte. Comme le budget était bouclé, je leur ai annoncé que
cet argent serait dépensé pour l'achat d'un zébu : un bon petit
défi pour mon séjour malgache. Une autre somme d'argent est venue
se rajouter, de la part de la famille BOYER.
A
Madagascar, la famille de Martine a été l'heureuse bénéficiaire.
Cette famille cumul les pépins depuis quelques temps : mari
assassiné, 4 enfants à charge, en novembre, l'un des 2 zébus est
foudroyé ce qui rend la charrette inutilisable, appendicite pour la
fille aînée en décembre, la dernière vache met bat un veau faible
puis elle tombe malade et il faut l'abattre, ne pouvant être nourrit
correctement le veau ne survit pas. Bref, j'ai offert l'argent pour
l'achat d'une génisse à la seule condition qu'elle porte le nom de
Courgette comme je l'avais annoncé aux généreux donateurs
français.
Petit Rodéo
Elle
est pas mignonne ma Courgette ? Un peu maigrichonne mais c'est
une vraie génisse zébu. Elle a une belle robe rayée comme les
vaches corse et elle est pleine de tique mais elle fera vite une
bonne vache pour nourrir et aider cette famille.
Avec Martine, la nouvelle propriétaire de COURGETTE.
Merci
donc à Christian, Monique et Robert, Alex et Lætitia, Didier, JF,
Nathalie, Jo, Cath, Gene, Juju, les Dominique, Marie-Hélène,
Michèle dit Miqueline, Fabrice, Patricia, Gérald et ceux à qui je
ne pense pas tout de suite. Vous êtes désormais les heureux
actionnaire de la multinationale franco-malgache COURGETTE SCI.
PHOTOS EN VRAC
Les rizières de la campagne malgache. |
Je crois que tu as des canards sur la tête ! |
Le marché aux zébus d'Antsirabé. |
Salut
RépondreSupprimerMoi ce que je préfère ce sont les photos de ces enfants qui malgré la misère mais grâce a leur naïveté gardent leurs sourires et leurs visages enjoués
Vincent nous te souhaitons un beau et riche voyage que nous suivons par ton blog précis et émouvant.
RépondreSupprimerAmitié, bises et tous nos voeux pour cette nouvelle année !
Catherine et Marc du 79